#50ANS : TÉMOIGNAGE DE MARIE DE CHAMBOST
le 17 juin 2024 par Fédération Artisans du Monde
le 17 juin 2024 par Fédération Artisans du Monde
A l'occasion du cinquantième anniversaire d'Artisans du Monde, nous souhaitons mettre en lumière les personnes qui ont contribué à faire de notre mouvement un modèle novateur, durable et progressiste. Pendant cinquante ans, vous avez toutes et tous contribué au rayonnement de notre association. C'est pourquoi, chaque mois tout au long l’année, nous partagerons avec vous le témoignage d'une personnalité emblématique ayant joué un rôle historique au sein d'Artisans du Monde.
Pour continuer cette série, nous vous invitons à découvrir Marie de Chambost dont le parcours au sein d'Artisans du Monde a débuté dès sa création en 1974.
De ces récits inspirants, nous souhaitons aussi remercier ces personnes et tous les membres d’Artisans du Monde qui ont été et qui continuent d’être une véritable force pour le commerce équitable.
Marie de Chambost
- Qui êtes-vous et quel est votre lien avec Artisans du Monde ?
Je suis Marie de Chambost, actuellement bénévole à ADM Villeurbanne. Après 2 voyages en Inde et au Cameroun, j'ai fréquenté la boutique parisienne de la rue Rochechouart en 1974. J'ai déménagé à Lyon fin 74 et j'ai rejoint un groupe UCOJUCO de Champagne-au-mont d'Or (jumelage avec le Niger) qui souhaitait démarrer une boutique à Lyon : après une courte période de magasin partagé avec une boutique de cadeaux sympathisante, nous avons pu inaugurer une boutique dans le Vieux-Lyon pour la Fête des lumières le 8 décembre 1975. Avant la création de FAM Import (l'ancêtre de Solidar'Monde), nous avons joué le rôle de grossiste importateur pour la région Rhône-Alpes et certaines coopératives. En 1981, La nécessité de rendre visible notre mouvement auprès des Pouvoirs publics m'a donné l'envie de m'impliquer dans la création de la nouvelle structure fédérale : je m'y suis retrouvée présidente (la 1ère) sans trop savoir pourquoi (il fallait une femme en province !) et j’ai rédigé avec d’autres militants enthousiastes les premiers statuts de la Fédération.
Après une petite pause, j’ai été sollicitée au début des années 2000 par Marcelle (une fidèle de la boutique de Vieux-Lyon) pour créer une boutique dans l’Est lyonnais (celle de Lyon Ouest avait vu le jour à Tassin-la-demi-lune entre temps) : nous avons monté une équipe et finalement trouvé notre local actuel à Villeurbanne après un court passage dans les locaux de l’AFAL où nous installions nos produits tous les samedis.
- Quel a été votre souvenir le plus marquant avec ADM ?
La période avant la création de la Fédé était passionnante car nous avions des contacts directs avec d'autres structures européennes (Oxfam, Magasins du Monde) en Belgique et en Suisse essentiellement, et nous nous retrouvions pour des réunions informelles, mais passionnantes chez les uns ou les autres.
Si nous avions l’occasion de voyager, nous allions nous-mêmes prospecter les groupes de producteurs : c’est ainsi que je me suis retrouvée en Bolivie dans un groupe de femmes tricoteuses a essayer de leur expliquer que les mensurations des européens n’étaient pas les mêmes que les leurs ...
Pour vous, quelles sont les victoires remportées par Artisans du Monde en 50 ans ?
- Avoir contribué à ce que tous pensaient être une utopie dans les années 70-80 et qui est devenu une notion maintenant bien connue du Grand Public et reconnue par les collectivités locales et instances dirigeantes de notre pays. Au début on appelait cela "un prix juste", « des boutiques pas comme les autres » avant que la notion de « commerce équitable » s’impose, mais pour moi c'est toujours la même chose : supprimer les maillons inutiles et cupides dans la filière pour rémunérer correctement le producteur et maintenir avec lui un lien durable et d'égal à égal.
- Avoir développé, en plus du commerce équitable, les 2 autres piliers (plaidoyer et éducation) qui sont maintenant notre spécificité par rapport aux autres structures qui ont développé une pratique du commerce équitable.
- Que souhaitez-vous à Artisans du Monde pour ces 50 prochaines années ?
Peut-être de façon un peu provocatrice et idéaliste, de disparaître parce que tout le commerce national et international sera devenu équitable et inscrit dans les constitutions des Etats. De façon plus réaliste dans un premier temps, de retrouver ses origines en se concentrant sur l’artisanat (français et étranger) en harmonie parfaite avec les autres organisations de commerce équitable plus spécifiquement dédiées à l’alimentation, tout en œuvrant pour un commerce de proximité et en continuant à faire vivre ses 3 piliers avec une organisation de type coopératif si possible.
Marie de Chambost
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